« Je me sens seul … je me sens si seul… A QUI LE DIRE ?
Autour de moi, tout est mensonge… Tout est faux …
J’avance dans l’âge … 35 ans déjà … Je suis encore puceaux … Les femmes me font peur
Le monde des adultes me répugne …
Mon cœur souffre, pleure et s’attriste de ne pas trouver celle que mon âme cherche
Solitaire … je me renferme de plus en plus sur moi-même …
Je décide … J’abandonne le monde des civilisés et sa lumière…
Coincé dans ma timidité …
Je fuis vers mon monde imaginaire … Je me love dans mon monde de couleurs
J’aime la peinture
Face à ma toile …
Je me sens Dieu
Je me sens puissant
Je Suis fatigué, j'en ai marre, personne ne m’aime … à part elle
Face à elle … Face à la beauté de ses 16 ans
Je me sens homme
Je me sens grand
Je suis heureux
Je prépare mes couleurs
Je me place devant le blanc de mon énorme toile
Je commence à copier de mon imagination... le visage qui ne me quitte que rarement
Oh oui …
Son regard m’obsède
Son sourire m’ensorcèle
Son cœur m’attire
Je caresse de mon pinceau les formes de son corps … je la fais prisonnière de mon tableau
Je la cache d’un rideau … Je sors…
Je suis excité que c’est terminé
Je demeure dehors … à fumer une cigarette sur cigarette …
Je n’ose rentrer
J’ai peur … d’aller la retrouver
Le temps passe …
Je rentre dans ma chambre … mon atelier du monde
D’une main tremblante, je lève le rideau
Le caché … est ma souffrance …
Mon crime .. est mon envie
C'est l'explosion
Enfin, je suis son maître absolu … Je suis libre de tout faire d’elle
J’ai envi de lui faire l’amour … de la posséder …
J’ai envi de la prendre dans mes bras … de la cajoler et de la protéger …
Contre moi, Elle ne risque rien … Elle est sur ma toile
Les jours passent … Je reste assis comme fixé sur mon tabouret, sans réussir à bouger
Plus de tabous … Plus d’interdis …
Les limites … je les ai abolis
Je la touche … Elle,
Elle m’appartient
Je me rapproche de son visage …
De mes lèvres, j’effleure son sourire
Je caresse du bout de mes doigts la ligne de son cou … les bouts de ses seins …
Elle me rend fou … je l’aime
Je ne comprends pas ce qui m'arrive … »
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Coucou …
Bonjour Tonton, je peux rentrer ?
Il remet le rideau sur la toile et l’invite à rentrer
Il l’embrasse au coin des lèvres …
Il la prend dans ses bras …
Il reste accroché à elle quelques instants
Pour lui … C’était l’occasion pour respirer son odeur … Pour sentir les battement de son cœur … Pour toucher la douceur de sa peau … L’avoir contre lui … juste pour lui quelques moments
Pour elle, son étreinte était longue et étrange … Pourquoi il respire à coupé le souffle ? Elle se dégage de lui avec douceur et timidité
Il dit « ça te dit de faire un tour … sortir acheter des glaces ? »
Ils sortent pour se promener … pour parler …
les glaces n’étaient qu’un prétexte.
Il lui parle des filles .. qu’aucune d’elles ne l’intéresse … Trop garce … Trop putain … Trop maquillé … Trop stupide … Trop moderne pour son goût … Elles ne respectent rien ni les traditions … ni les valeurs... ni leurs familles …
Ni l’homme qu’il est
Elle lui parle de ses parents… de leurs disputes interminables … de ses études … de ses rêves … de l’Italie … de son prince charmant… de son avenir
Il lui dit « ma chéri, j’ai une surprise pour toi … Je voudrais te faire partager mon chef d’œuvre … Rentrons à la maison »
Dans la chambre ,
Il enlève le rideau d’un geste poétique et théâtrale « Regarde , je t’ai fait ma princesse … Je t’ai fait reine de mon tableau »
Elle avance d’un pas … ne croyant pas ses yeux … Heureuse de voir sa féminité mise en valeur … Se rendant compte de son pouvoir sur lui …
Contente de son influence sur cet homme maladroit et humain …
Mais enfin c’est son oncle !!!
En silence, elle fait un pas en arrière …
D’un geste brusque il l'attrape par la main … et l’encercle de ses bras … et commence à l’embrasser au creux de son oreille … à la nuque …
Elle se débat contre lui …
Elle arrive à le gifler en lui criant en visage …
« Arrête … Mais arrête … je suis ta nièce … lâche moi … Arrête … Tonton »
D’où lui venait cette force …
Elle même ne le sait pas …
Hors d’elle … d’un geste de la main, elle lui ordonne de s’éloigner … Elle aurait pu fuir mais non elle reste là
Contrôlant la situation, elle lui parle doucement …
Elle a réussi à le paralyser par ses mots … et … Par une froideur soudaine qui a tout glacer dans la chambre …
L’homme se tenait devant elle…
Pâle, comme un enfant, terrorisé, au bord des larmes …
Ne sachant plus quoi faire … Regarder son tableau … lui fait trop honte
Regarder sa nièce lui faire entendre raison … a tué le monstre en lui ..
Lui, il s’est marié dans un temps record d’une femme plus âgée … Trés gentil et trés douce
Aujourd'hui, a trois enfants qui se portent très bien
Elle, Adieu à jamais chère confiance …
Mais la vie continue...